On n'a pas peur de Big Brother

Ce matin, Orange et Terrafemina publiaient un sondage dans lequel on questionnait les Français au sujet de la surveillance des communications électroniques. Il en ressort qu'un majorité ne se fait pas d'illusions : ils savant que leurs messages, leurs emails ou leurs appels téléphoniques peuvent être espionnés par les services de renseignements de par le monde, mais il semble, néanmoins, qu'ils se sont résignés à protester contre cet état de faits [1].

Deuxième point inquiétant de cette étude, 59% des Français pensent que la surveillance des communications permet d'améliorer la lutte contre la criminalité et autres terrorismes dormants, même si cela porte atteinte à leurs libertés fondamentales, notamment ici, le droit à une vie privée. Pour une majorité, ce type d'intervention de l'état peut être justifié au nom de la sécurité due à tout un chacun. Cette réponse me rappelle une phrase de Benjamin Franklin, l'un des acteurs de la Révolution Américaine qui disait très justement la chose suivante "Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux".

Laisser un état devenir Big Brother, lui abandonner de plus en plus de nos libertés, cautionner les paroles de nos dirigeants politiques - Manuel Valls en tête, comme je le rappelais il y a quelques temps - et les décisions du Parlement auxquels ils sont associés - souvenez-vous du récent vote de l’article 13 de la Loi de Programmation Militaire, qui autorise certains services de sécurité à accéder à des données facilitant la géolocalisation, et ce sans l'accord d'un juge -, n'est pas de bonne augure dans un pays qui est régulièrement pointé du doigt pour s'asseoir de plus en plus sur les libertés individuelles, pourtant garanties par la constitution. Des immiscions de plus en plus importantes qui, si la population n'y prend pas garde, se généraliseront à d'autres secteurs de la vie de tous les jours, ce qui .

Aujourd'hui, il semble que tous garde-fous législatifs, normalement institués pour empêcher cela, tombent les uns après les autres sous les coups d’un exécutif omnipotent, rendant les individus vulnérables et à la merci d'un état toujours plus vorace. Paradoxalement, cher lecteur, ce dernier est très certainement plus dangereux que les "marchés" qu'il passe son temps à dénoncer. La sensation de sécurité qu'il tente d'inspirer est trompeuse et la sempiternelle justification "c'est pour votre bien qu'on procède ainsi", n'est en rien rassurante pour nous.

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[1] Les résultats de l'enquête sont disponibles à ce lien.

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